11 janvier 2023

Écrit par Hania Arbaoui, Baptiste Pradère, Alexis Vieu, Yamina Aoumeur, Consultants ; Aymeric Paloma, Analyste ; Yann Ranvoisy, Principal

L’impact de la transition écologique chez les industriels : entre survie et productivité

Découvrez et/ou téléchargez l’extrait de notre étude en PDF ⬇️

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Retranscription textuelle du PDF ci-dessus ⬇️

Dans un contexte de transition écologique de plus en plus pressant, les industriels font actuellement face à de nombreux enjeux qui peuvent menacer leur activité économique.

 

L’industrie, secteur le plus gros contributeur d’émissions de gaz à effet de serre et parmi les plus polluants, est systématiquement pointée du doigt

  • Emissions de CO2 : 66 % des émissions de CO2 dans le monde, 51% en Europe et 32% en France selon le ministère de la transition écologique.

  • Coût de pollution : L’AEE, estimait en 2017, le préjudice sur les coûts de la pollution industrielle entre 277 et 433 milliards d’Euros. Cette estimation se base principalement sur les frais liés à la santé (traitement des maladies, décès prématurés…).

  • Déchets dangereux : Entre 2017 et 2027, le coût de gestion des déchets dangereux issus de la production augmente de 8,03% par an. 

 

Une prise de conscience accrue est d’autant plus importante que certaines entreprises industrielles sont contraintes de prendre des dispositions environnementales pour survivre

Certains industriels font face à des impacts économiques très lourds les obligeant à prendre des dispositions drastiques

  • Duralex confirme la fermeture temporaire de ses usines depuis septembre 2022 pour faire face à la hausse des prix de l’énergie.
  • L’industriel de la nutrition Cofigeo est contraint d’arrêter la production de ses quatre principaux sites industriels en 2023, suite à l’augmentation des prix de l’énergie (800 salariés concernés). La facture d’énergie est passée de 4 à 40 millions d’euros en 1 an.

D’autres y voient la nécessité économique et environnementale de prendre les devants sur une transition qui ne peut que s’accélérer

  • Hyundai et Renault ont tous deux annoncé leurs plans de neutralité carbone globaux d’ici 2050.

  • BIC a réalisé un investissement massif pour concevoir la première machine capable de désassembler ses briquets dans le but de servir son économie circulaire et réduire ses coûts de production.

 

→ Les industriels n’ont alors pas d’autres possibilités que d’entamer ou d’accélérer leur transition écologique, d’un point de vue réglementaire mais surtout économique. Avec une croissance exponentielle, l’anticipation et la pro-activité permettraient une transition efficace et une assurance économique.

 

Face aux transformations sur leurs marchés, et aux contraintes réglementaires grandissantes,

les industriels sont de plus en plus amenés à trouver des solutions pour assurer leur pérennité.

 

Des contraintes réglementaires de plus en plus impactantes continueront de challenger les marchés, et pousseront donc les industriels à des prises d’initiatives

Économie circulaire

  • Depuis le 1er janvier 2022, l’AGEC oblige le réemploi, la réutilisation ou le recyclage des produits non alimentaires invendus.
  • Le 25 octobre 2022, les principaux acteurs institutionnels des secteurs de la construction et des travaux publics (UNICEM, FRTP…) ont signé une convention en faveur de l’économie circulaire pour la filière du BTP.
  • Le dispositif des responsabilités élargies des producteurs (REP) implique que les acteurs économiques (fabricants, distributeurs, importateurs) qui mettent sur le marché des produits générant des déchets, prennent en charge tout ou partie de la gestion de ces déchets.

Dispositifs légaux :

  • Le respect de normes légales impacte la production et le rapport aux parties prenantes. Les conventions légales actuelles amènent les entreprises à changer leurs procédés :
  1. La décarbonation est imposée via des dispositifs légaux de plus en plus stricts
  2. Participer à l’économie circulaire devient une norme, voire une obligation dans certains secteurs
  3. De nombreuses lois régissent la consommation énergétique : diminution de la consommation, augmentation de l’isolation des logements, etc.

→ Exemple : Bouygues Immobilier aligne son offre à la loi climat sur les logements de 2022 prévoyant de geler les loyers des passoires thermiques classés G et F.

Décarbonation :

  • Le gouvernement a dévoilé une Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) avec l’objectif ambitieux d’atteindre la neutralité carbone du pays à l’horizon 2050.
  • Les accords de Paris ont définit l’objectif de limiter le réchauffement climatique entre +1,5° et +2° d’ici 2100 par rapport au niveau préindustriel.

Consommation énergétique :

  • Le gouvernement, via un plan de sobriété énergétique, a fixé comme objectif le 6 octobre 2022 une réduction de 10% de la consommation d’énergie d’ici 2024.
  • Loi climat 2022 : les logements avec une forte consommation d’énergie, appelés « passoires thermiques », vont être interdits à la location à partir de 2023.

 

→ Depuis quelques décennies, les entreprises tout comme les citoyens ont connaissance des enjeux environnementaux. Les comportements varient entre inaction, manque de moyens/de vision, greenwashing, et maîtrise complète.

 

Effet bénéfique dans un contexte de concurrence accrue, ces enjeux environnementaux profitent aux industriels en répondant en partie à leurs problématiques actuelles sur différents niveaux

Business

 

Production

 

Compétences

Les consommateurs adaptent leurs habitudes de consommation en fonction de leurs valeurs.

L’impact d’une image sustainable auprès des consommateurs :

  • De plus en plus d’entreprises travaillent leur image de marque pour communiquer sur des actions en faveur du changement.

  • Connaissance du greenwashing : les consommateurs observent les distinctions entre communication et actions concrètes.

Ex : Castorama avec sa pub où un castor se déguise en humain pour agir pour l’environnement en tant que salarié chez Castorama.

Ex : Schneider Electric, lors de la COP 27, encourage les efforts collectifs afin de répondre aux enjeux environnementaux et partage ses bonnes pratiques.

 

Les industriels subissent un manque de ressources les amenant à revoir leurs procédés : savoir mieux produire en consommant moins.

  • Manque de ressources naturelles : l’épuisement de certaines denrées rares pousse les industriels à chercher d’autres points de ressources ou à trouver un substitut à celles-ci lorsque cela est possible.

Ex : Michelin, face à la pénurie de caoutchouc, lance le projet Vision (pneus Uptis) pour réduire l’usage du caoutchouc et de matériaux fossiles.

  • La sécurisation des matières premières favorables à la transition se fait à travers l’investissement dans la diversification des matières et des procédés.

  • Cette transition permet notamment la baisse de la dépendance face aux fournisseurs historiques de matières 1ères (notamment en période de conflits).

Ex : investissements massifs d’entreprises européennes dans l’énergie solaire pour réduire la dépendance au gaz russe

 

Les industriels font face à une pénurie de candidatures, notamment chez les jeunes ingénieurs.

  • Manque de ressources humaines : une perte d’attractivité des industries est constatée. Le développement de la marque employeur et la diminution du turnover sont impératifs afin de conserver les compétences rares et acquises.

Ex : Les dirigeants de Magafor, malgré la pression des projets immobiliers et les problèmes de logistique, souhaitent rester près de Paris afin de conserver leur masse salariale.

  • La réponse des industriels face à ces enjeux environnementaux pourrait ainsi améliorer l’attractivité des entreprises auprès des jeunes ingénieurs les plus qualifiés.

Ex : Une étude YouGov a montré que 74% des personnes âgées de 18 à 35 ans sont intéressées par un emploi vert qui aide à lutter contre le changement climatique

 

 

Une transition écologique maitrisée et réussie nécessite une stratégie long-termiste et

une maîtrise complète de la transformation sur l’ensemble de la chaîne de valeur des industriels.

 

Quatre facteurs clés de succès ont été identifiés

Une vision stratégique

 

Une chaîne de valeur

 

Une image de marque

 

Une culture d’entreprise

Positionnement stratégique sur des objectifs clairs et atteignables

Il est indispensable d’avoir une vision ambitieuse sur le long terme et de mettre en place des objectifs structurés plus court termes.

Mettre en place une politique commerciale structurée et adaptée au marché est aussi prioritaire. Le but est de faire preuve d’agilité dans un environnement incertain, ainsi que de savoir mener la conduite du changement.

Ex : Scania avec sa chaîne d’assemblage green pour les NTG, mise en place il y a quelques années, et ses ambitions sur le long terme de développer l’électrique à grande échelle dans tous ses matériaux (ex : camions de proximité régionale).

 

Chaîne de valeur plus longue chez les industriels, s’exposant à des risques certains

On se doit de jouer sur deux phénomènes :

  • L’anticipation, par la modification des différentes chaînes internes à l’entreprise : savoir-faire technique maîtrisé.

  • L’adaptation, signifiant une réactivité en fonction de l’actualité, jouant sur une maîtrise de la qualité de ses produits.

Mais quel est l’intérêt premier ?

Évoluer en accord avec le marché.

Ex : Skoda se met à la pointe en changeant progressivement ses usines (objectif de décarbonisation massif), s’affiche sur des programmes de production centrés sur la décarbonisation et met en avant l’optimisation du cycle de vie de ses produits (Principe des 5R).

 

Une marque transparente est une marque qui met en confiance

Plusieurs éléments sont dorénavant indispensables dans l’industrie, permettant d’obtenir une légitimité environnementale :

  • Intégration d’une charte RSE soignée

  • Green marketing

  • Implication dans des événements à fort impact

Attention : ne surtout pas tomber dans l’extra-Greenwashing !

Ex : SCHNEIDER Electric qui, lors de la COP 27, a lancé un appel et s’est engagé à renforcer la collaboration entre les secteurs public et privé dans la lutte contre la crise climatique. Le but est de fixer des objectifs fondés, en toute collaboration, pour contribuer à des normes.

 

Une appétence accrue de la génération Z envers cette “industrie verte

Ce monde industriel a su pivoter pendant la crise du COVID, où les priorités ont évolué par le biais : 

  • D’un management réinventé où le rapport de force s’équilibre dans les enjeux RSE.

  • D’un environnement de travail où l’entreprise est un réel dynamiteur.

  • D’un remaniement RH où les personnes sont investies dans les objectifs durables.

Ex : KSB France : “L’industrie oeuvre doublement à l’inversement de la courbe climatique : en interne, en faisant évoluer son propre modèle, mais aussi à l’échelle globale, en concevant et fabriquant les infrastructures de pointe qui ancrent la transition énergétique dans le réel.” Boris LOMBARD, président France.

+ de fiabilité

 

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